
La capacité à se montrer, à faire face, à y croire quand bien même nous n’avons aucune garantie du résultat. Faire face à ses peurs, ses doutes, ses regrets, ses imperfections, ses émotions dans leur complexité, ses joies, ses inspirations, ses rêves. Oui, rêve.
Un mot qu’on apprend à oublier au fur et à mesure qu’on grandit. Un mot qu’on ne s’autorise pas à murmurer par peur d’espoirs déçus. Même à nous-mêmes, nous n’avouons pas nos plus grands rêves, ni les plus petits d’ailleurs. Nous les taisons. Nous les supprimons. Nous les balayons d’un “ah, ce n’est rien d’important”, “si ça se passe tant mieux,sinon la vie est ainsi faite”. Nos mécanismes de survie nous enseignent à anticiper l’échec, la douleur, la peur. A peine nous sentons-nous joyeux que nous trouvons le besoin de nous répéter que ce n’est là rien d’important pour nous préparer mentalement à la possibilité que la joie ne dure pas. Nous vivons ainsi sur le qui vive permanent, sans être pleinement présent.
Nous ne nous autorisons pas à nous faire face. Pourquoi sommes-nous surpris de nous voir finalement dans notre entièreté, de faire face à nos ombres et lumières sans voiles. Au-delà de la surprise, il y a une réelle résistance, une défense de notre organisme. “Moi ? Inspirante ? Non! C’est là quelque chose que j’aspire à être mais que je ne suis pas”. En même temps, nous rêvons secrètement de le devenir sans jamais s’autoriser le droit d’y penser(attention à ne pas attirer le mauvais sort). Accepter notre part de lumière est aussi difficile, voir plus que d’accepter nos parts d’ombres.
Il est facile d’insister sur ce qu’il y a à améliorer. Il est plus difficile de se féliciter, de parler des choses que nous aimons en nous (“quelle prétention, quelle arrogance, quel manque d’humilité” nous murmurent les voix dans notre tête). Alors, on se cache. On fait semblant d’être moins que ce que nous sommes. On baisse la tête. Comment pitcher de tout son cœur, convaincre les autres que nous sommes les bonnes personnes pour mener à bien nos projets lorsque nous n’y croyons pas pleinement nous-mêmes ? Comment raconter son histoire lorsque nous la minimisons inconsciemment? Comment travailler à réaliser nos rêves lorsqu’on ne s’autorise pas le droit de nourrir ses rêves en premier lieu ?Il est l’heure de relever la tête, de faire face à nos rêves et de faire face à tous les mécanismes de sabotage que nous avons développés en nous-mêmes pour ne pas les réaliser.
Il est l’heure de s’ouvrir à notre propre regard et d’inviter le regard de l’autre (feedback) de sorte à recueillir toutes les informations disponibles sur les personnes que nous sommes pour travailler à aller au bout de notre potentiel. IL EST L’HEURE.